L'estime de soi au coeur de notre sentiment de bien-être
Dans le langage courant, on confond souvent estime de soi, amour de soi, confiance en soi.
Pourtant, il s’agit de concepts différents et c’est ce que nous allons voir dans cet article.
Le mot Estimer veut dire « déterminer la valeur ». C’est ce que nous faisons tout le temps quand nous achetons quelque chose.
Donc l’estime de soi est la valeur que l’on se donne, le jugement que l’on a sur soi.
Comme on peut s’en douter le regard, l’attitude que les parents auront porté sur l’enfant, les commentaires de ses enseignants vont déterminer la valeur que l’adolescent puis l’adulte se donne et donc l’estime qu’il se porte.
Celui qui aura reçu de l’attention, de l’encouragement, de la bienveillance sera plus à même de s’accorder une haute valeur que celui qui aura subi des humiliations, des critiques, des violences.
Si le socle narcissique n’est pas assez nourri, l’adulte manque inévitablement d’estime de lui. Cela se traduit par des peurs, de l’anxiété, une mauvaise image de soi, un manque de confiance en soi, des comportements d’échecs, de la procrastination, ou encore des formes de dépendances à des personnes ou des produits.
Au-delà de notre environnement, l’estime personnelle dépend aussi de notre sensibilité. , de nos perceptions subjectives de notre vécu, des croyances et des valeurs que l’on a intégrées et qui définissent peu à peu ce que l’on pense sur nous, sur les autres et le monde. L’estime personnelle est déterminante de notre équilibre psychologique. Elle peut s’exprimer différemment selon les domaines de vie (privée, professionnel).
Elle repose sur 4 facteurs qui sont interdépendants les uns des autres : l’amour de soi, l’image de soi, la confiance en soi et l’acceptation de soi.
L’amour de soi est le fondement de l’estime de soi. C’est une capacité à s’apporter de la bienveillance et à s’accepter avec ses faiblesses et ses forces. Plus un enfant a pu découvrir sa valeur propre, son intelligence unique, et a été autorisé à vivre ses limites, ses erreurs sans jugement, plus il pourra ressentir de l’amour propre et s’autoriser à être lui-même. Les carences en amour sont le terreau des dépendances affectives ou autre. On recherche à l’extérieur de soi chez l’autre, dans la drogue, l’alcool ou autre chose, l’affection qu’on ne peut se donner à soi-même. La personne cherchera pour tous les moyens à attirer l’attention et le regard sur elle pour obtenir de la reconnaissance, pour se sentir digne d’intérêt.
Le regard que l’on porte sur soi, l’image de soi est le deuxième élément qui constitue l’estime de soi. Cette image est très subjective et dépend beaucoup de l’environnement familial et social. La personne croit en elle, en sa valeur, en ses capacités, en son pouvoir d’agir sur sa vie, et d’attirer de l’amour. Elle est capable de parler d’elle, de ses réalisations, de ses succès, de sa valeur. Elle peut aussi s’analyser et se remettre en question. L’image de soi se construit par la valorisation de nos compétences, de nos aptitudes et la réassurance par l’environnement de nos doutes. Quand l’image de soi est atteinte la personne peut souffrir d’une grande timidité, ou dépendre totalement du jugement de l’autre. Elle se croit incompétente et n’ose pas vivre ses rêves.
La confiance en soi est le troisième volet de l’estime de soi, elle se nourrit d’un sentiment de sécurité et d’assurance. La personne sait qu’elle est capable de réussir dans les actions qu’elle a entrepris. Elle pourra ainsi respecter ses engagements et aller jusqu’au bout de ses réalisations malgré les difficultés. Elle ose s’affirmer, défendre ses idées et ses valeurs. La confiance en soi s’appuie sur l’éducation parentale, scolaire, le vécu des réussites et des échecs et le soutien que l’on a reçu. Elle se nourrit aussi des valeurs transmises sur le changement, sur l’inconnu, sur le succès, etc. Le manque de confiance en soi entraîne beaucoup de peurs, et peut aller jusqu’aux phobies, aux TOC.
Le 4ième volet de l’estime de soi est l’acceptation de soi. Elle permet d’affirmer son identité, d’être authentique et bien dans sa peau. La personne prend toute sa place, elle se sent légitime et responsable. Elle accepte les difficultés sans se positionner en victime. Cette acceptation de soi prend ses racines dans la place qui a été donnée au sein de la famille. L’enfant qui a été délaissé, rejeté, ou qui a vécu un sentiment d’abandon, s’excusera de vivre, se sentira en trop, ne saura pas où se mettre. Il aura tendance à vivre en retrait, ou ressentira de la colère passive. Il accusera les autres de son mal-être et se positionnera en victime.
Les 4 volets de l’estime de soi *
Amour de soi |
Valeurs « Je m’aime » |
Sentiment d’être digne d’intérêt |
Image de soi |
Croyances « Je crois en moi » |
Sentiment d’avoir de la valeur |
Confiance en soi |
Capacités « Je suis capable » |
Sentiment d’être en sécurité |
Acceptation de soi |
Identité « J’existe » |
Sentiment d’avoir une place |
Pour renforcer l’estime de soi, le thérapeute vérifie dans un premier temps l’état des 4 volets qui la représente en questionnant le consultant sur ses valeurs, ses croyances, ses réussites et ses échecs, l’opinion qu’il a de lui-même, son positionnement dans la vie ; puis chacun des volets sera renforcer par des outils pratiques, hypnose, PNL, EFT, sophrologie pour amener le consultant à expérimenter d’autres dimensions de lui-même souvent bloquées par la peur.
La problématique de l’estime de soi est présente de manière sous-jacente dans une grande majorité de demandes de consultation.
- D’après l’ouvrage de Christophe André, François Lelord « L’estime de soi : s'aimer pour mieux vivre avec les autres », coll Odile Jacob.