La fatigue : le mal de notre époque
En France, 150 000 personnes seraient atteintes officiellement du syndrome de fatigue chronique. Une personne sur deux se déclarent régulièrement fatiguée et le chiffre augmente pendant les périodes hivernales.
Notre époque souffre d’une fatigue généralisée et cela n’est pas seulement lié au travail. La pénibilité et le nombre d’heures de beaucoup de métier ont même diminué. La fatigue actuelle est davantage la résultante d’une surcharge mentale, physique, émotionnelle : excès d’informations, sollicitation constante de l’attention, surpoids, sédentarité et perte de sens.
Je vais aborder ces différents points et vous proposez quelques conseils et exercices pratiques.
La bonne et la mauvaise fatigue
La fatigue est un état naturel qui se signale à nous pour nous inviter à un temps de repos. Il est normal de se sentir fatigué après une journée de travail bien remplie, après plusieurs heures de sport, ou après une fête de la Saint- Sylvestre qui se termine tard dans la nuit. Le corps a pleinement utilisé ses forces et réclame un moment de récupération. Cette fatigue est bénéfique, elle apporte une satisfaction personnelle sur le plan psychologique, elle permet physiquement de brûler les graisses et les calories et de basculer de l’état d’éveil à l’état de sommeil ou de détente au niveau du système nerveux.
Néanmoins 80% des états de fatigue aujourd’hui sont déclarés liés à la surcharge mentale et émotionnelle. L’homme moderne est entré dans une course à l’information. Tout au long de la journée, il est sollicité par des appels téléphoniques, des emails, des news en continu, des notifications diverses. Il est devenu un coureur de fond du numérique, qui épuise ses forces en tentant de rester connecté. Comme l’explique le psychiatre Christophe André, « il est tenu en laisse par son téléphone « et dès que ce dernier le siffle, il réagit.
Alors pour tenir ce rythme effréné, il a recours à des dopants. Tout d’abord à travers l’alimentation, le plus souvent trop sucrée ou trop riches en glucides (sucres lents). Le corps subit alors des pics de glycémie qui le stressent et perturbent son équilibre hormonal. Les conséquences sont la prise de poids, en particulier autour du ventre, avec des risques importants pour la santé. De plus, ces aliments en excès détériorent la flore intestinale entraînant une inflammation constante des intestins, notre deuxième cerveau Cette inflammation engendre des perturbations au niveau du cerveau et de nos émotions. Aujourd’hui toutes les études le montrent, notre équilibre psycho-émotionnel dépend aussi de ce que nous mangeons.
Pour renforcer cette illusion de dynamise et continuer la course, s’ajoute une consommation excessive de cafés, de thés. Enfin, pour fuir cet état de fatigue, certains boivent trop d’alcool, d’autres fument et un nombre de plus en plus grand a même recours à des drogues ou à certains médicaments pour tenir le coup.
Face à cet épuisement de l’ego qui cherche en vain à exister dans le flot incessant des sollicitations numériques, il nous appartient à chacun de revenir à des comportements plus respectueux de notre équilibre physique et psychique.
Hygiène de vie, hygiène mentale, hygiène numérique
L’hygiène de vie est la base de la santé pour soutenir la vitalité du corps. Ces deux piliers sont l’alimentation et l’activité physique. Avoir une bonne alimentation c’est apporter à notre organisme les nutriments nécessaires à son équilibre. Cela signifie qu’il faut adapter son alimentation selon son âge et ses activités. Le petit déjeuner à l’idéal doit être salé et protéiné pour éviter un coup de fatigue en fin de matinée ou une fringale à midi. Le repas du soir après 40 ans doit être le plus souvent léger et riche en fibres pour aider les intestins à éliminer.
Concernant l’activité physique, les médecins du sport recommandent 3 à 4 séances de sport par semaine de 30 minutes et plus, en sachant que plusieurs séances sont plus intéressantes d’un point de vue santé, qu’une seule séance de 2 heures. Néanmoins si vous êtes très actif physiquement dans la journée par votre travail, par vos moyens de déplacement (marche, vélo), ce temps est réduit. L’important est de conserver un certain niveau de tonicité musculaire pour limiter les problèmes liés à la sédentarité (ostéoporose, douleurs articulaires, problèmes posturaux) et de favoriser la production d’hormones du bien-être (endorphine, sérotonine, dopamine).
De plus il est reconnu que les comportements sédentaires renforcent le sentiment de fatigue. Le corps entre dans une forme de paresse et d’inactivité qui ne fait qu’aggraver l’état de fatigue général. Donc bouger est essentiel même si l’on se sent fatigué.
L’hygiène mentale est liée à nos pensées, à nos émotions, à notre sentiment de bien-être. Il semble évident qu’écouter à longueur de journée des mauvaises nouvelles a un effet délétère sur notre psychisme. Donc la première règle est de limiter au maximum le temps des informations. De plus, il a été montré qu’au moment du réveil, notre cerveau encore endormi est influencé plus profondément qu’en état d’éveil total. Enfin, nous avons une certaine appétence au drame et au malheur, donc il est important de choisir nos informations plutôt que de les subir.
Concernant l’utilisation des réseaux sociaux et du smartphone, même si ces derniers sont devenus incontournables voir indispensables dans certains métiers, il règne néanmoins une inconscience collective sur les dégâts causés au niveau psychique. La lumière bleue des écrans a des effets délétères sur les rythmes du sommeil et l’usage excessif des objets connectés entraîne des déséquilibres de la dopamine pouvant conduire à de l’anxiété. De plus, les notifications constantes créent un état de vigilance permanent en maintenant le système nerveux en alerte. C’est pourquoi, il nous appartient de sélectionner et de choisir les moments où nous consacrons du temps et de l’attention à ces notifications. Posons nous la question: « qu’est-ce que cela m’apporte, et à contrario qu’est que cela m’empêche de faire dans mon quotidien qui me serait plus bénéfique ».
Prendre du temps pour soi
Prendre du temps pour soi n’est pas fuir sa fatigue, en regardant une vidéo sur internet, en buvant un verre d’alcool ou en fumant une cigarette, car d’un point de vue physiologique, ces comportements n’ont pas d’effet relaxant sur le système nerveux.
Prendre du temps pour soi c’est choisir des activités qui nous apportent un vrai mieux-être physique et mental, ou simplement décider de ne rien faire en toute conscience. En effet, notre cerveau a besoin de temps de repos en dehors du sommeil pour faire des resets, c’est-à-dire des moments où « la tête se vide » car l’information qui vient de l’extérieur s’arrête et les sensations qui viennent de l’intérieur peuvent refaire surface. Cet état de détente consciente renforce le sentiment de sécurité et d’existence.
Prendre du temps pour soi passe souvent par le corps ou par une activité physique ne nécessitant ni un effort mental, ni un effort de performance : jardinage, promenade dans la nature, massage, activités créatives manuelles, méditation, relaxation, activité sportive sans contrainte, lecture, écoute de musique, danse.
Mes conseils pratiques anti-fatigue
Ø Après votre douche, appliquer une synergie d’huiles essentielles toniques pour stimuler le système nerveux (voir recettes section "aromathérapie").
Ø Une fois habillé, pratique des auto-massages chinois (vidéo :voir section "atelier découverte")
Ø Tout au long de la journée boire a minima 1l d’eau augmenté de 3 cuillères à soupe d’hydrolat (voir recettes section aromathérapie)
Ø Petit déjeuner salé sans information soit avec une musique qui vous apporte de la bonne humeur, soit en silence
Ø Après un déjeuner à midi équilibré prendre un temps calme pour bien digéré : méditation, relaxation ou une musique apaisante, ou 15 minutes de marche, ou 10 minutes de sieste (télécharger des audios à "atelier découverte")
Ø Le soir, arrêt des écrans 1h30 avant le coucher définitif
Ø Moment de détente au choix (lecture, musique, relaxation, autre) et diffusion d’huiles essentielles apaisantes (voir les recettes à la section aromathérapie)
