
Dans son ouvrage "les kilos émotionnels », le Dr Stéphane Clerget nous explique que l'excès alimentaire n'est qu'une cause parmi d'autres du surpoids. Les émotions nous font grossir, le stress en excès nous fait grossir, mais aussi notre environnement, notre histoire familiale, nos valeurs, nos croyances, nos traumatismes.
Un Français sur deux est en surpoids, et une femme sur deux en France souhaite perdre du poids et se lance régulièrement dans des régimes. Cela fait le marché des magazines féminins et des produits de régime. Après une réelle fonte des graisses sur quelques semaines ou au mieux quelques mois, le corps va peu à peu reprendre ses couches de protection et même s'en rajouter quelques-unes, histoire de se préparer pour le prochain régime. C'est le fameux effet yoyo qui entraîne une prise de poids progressive.
Pourquoi cette reprise de poids ? Pourquoi le corps refuse t-il de vivre sans ses kilos supplémentaires ? Et si c'était sa façon de répondre à une problématique plus profonde.
Maigrir de façon durable implique certes de modifier ses apports et son équilibre alimentaires, mais également de prendre en considération plusieurs axes :
Ø L’environnement familial et les croyances autour de l’alimentation
Ø La gestion du stress
Ø La qualité du sommeil
Ø Les émotions et les blessures de vie
Nous allons ici nous interroger sur l'axe du lien entre émotions, blessures de vie et poids. Vous trouverez dans le blog des articles sur les autres axes.
La première étape est de s’interroger sur les « bénéfices secondaires » de ces kilos superflus.
A quoi me servent-ils ? Est- ce qu'ils me rassurent ? Est-ce qu'ils me protègent ? Est-ce que j'ai besoin d'une armure pour mettre les autres à distance ? Est-ce que j'ai besoin de prendre de la place pour qu'on me voit ? Est-ce que j'ai besoin de faire le poids par rapport à quelque chose ou à quelqu'un qui m’agresse?
Je vais prendre l’exemple de Nadia pour illustrer mon propos, une personne qui est venue en thérapie durant plusieurs mois :
Au départ Nadia mangeait du réconfort face à un mari menaçant et jaloux. Puis s'est ajouté le besoin de se protéger des coups, elle s’est alors constitué une armure. Au fur et à mesure qu’elle prenait du poids, et face à son incapacité à quitter son bourreau s'est installé en elle un fort sentiment de dévalorisation, elle mangeait alors du moche, de la honte. Quand elle est venue me voir, bien qu’ayant réussi à quitter son conjoint, elle portait toujours son armure de protection. Elle mangeait pour ne pas sentir sa douleur et ses blessures et continuer à se punir inconsciemment. Elle était entrée dans un cercle vicieux où le manque d'estime d'elle-même entretenait cet excès de poids.
Pour perdre du poids, Nadia a dû revisiter son histoire, se libérer de la souffrance liée à ses traumatismes, se redonner de l'estime et retrouver de la confiance en elle. En déposant le poids de son histoire, elle a pu récupérer de l’énergie pour pratiquer du sport, se cuisiner de bons petits plats équilibrés, et s’accorder du temps pour elle.
Dans son livre « Emotions et surpoids » le Dr Salomon Sellam témoigne de toutes ses histoires de vie entendues dans son cabinet de consultation où la violence, les abus sexuels, les blessures de vie plus ou moins conscientes d’abandon, de rejet, d’humiliation ont laissé leurs empreintes corporelles à travers des kilos émotionnels. Quand le cerveau en état d’alerte cherche à protéger le corps, il va enclencher les processus physiologiques nécessaires pour conserver des capitons protecteurs, engranger un matelas financier, ou se constituer une réserve affective.
Les dernières découvertes en épigénétiques montrent d’ailleurs que l’enfant peut développer un trouble de la satiété ou du comportement alimentaire en raison des informations qu’il a héritées de ses parents et qu’il porte dans ses gênes. On comprend mieux alors pourquoi le surpoids semble se transmettre au sein des familles quel que soit l’apport alimentaire.
C'est pourquoi pour perdre du poids de manière durable , il est important de libérer le corps des souffrances et des traumatismes qu'il porte et de prendre conscience de ce poids du passé que l’on porte le plus souvent malgré soi et qui nous freine dans notre évolution intérieure.
En associant les pratiques de psychothérapies comme LCE (EMDR) pour déposer les violences et les traumatismes, l'hypnose pour transformer les croyances limitantes et les jugements négatifs et la PNL pour modifier les comportements alimentaires, notre corps va s'autoriser à s'installer dans son poids de forme, de santé et d'équilibre intérieur.